Les sangliers...de Hody

Certains aiment la nature c'est certain mais certains disent aimer la nature et ce n'est pas certain.

Certains aiment la chasse et certains ne l'aiment pas du tout jusqu'au point de tabasser les chasseur! On condamne ces gens pour obstruction au droit de chasser..

Certains fustigent les chasseurs croyant qu'ils n'aiment pas la nature et qu'il sont sadiques.

Certains encore appellent au secours les chasseurs et les voient arriver avec un soulagement, un plaisir non dissimulé!

Dimanche et suite à l'appel d'un fidèle et ancien ami, je me suis rendu dans la région de Huy pas loin de Ouffet et de Hamoir. Huy est au passage bien connu pour ses étains de qualité et ceci depuis des lustres.

Arrivé à 19h00, un sourire, un baiser de sa chère mère toujours aussi bienveillante pour le "vieil' ami à qui on donnerait tout ou presque.
Quelques échanges d'idées quant à la tactique (pas celle de Bourvil!) à adopter pour surprendre les sus scorpha, j'ai nommé les .. Sangliers dévastateurs de champs de petits pois!!!

Où est père dodu? Comment arriver à se mettre à bon vent en fonction de l'emplacement du champ déjà bien dégradé et des zones largement ouvertes où le moindre mouvement nous ferait repéré à au moins 1km? Grosse interrogation!

Mon ami Charles me drope au début d'un chemin pour aller ensuite se poster de l'autre côté d'un bois situé à au moins 1km de là. Le chemin est sec, les herbes sont agréablement ballottées par le vent qui est doux. Le soleil est fatigué et on sent le soir venir.
Une cagoule et des gants sont enfilés, je charge et j'arme ma carabine.
Une dernière vérification quant à la source éventuelle de bruits et je commence ma progression vers un petit bois situé à 600m de là.
Il fait chaud, les mouches et les moustiques sont embêtants!
Il faut aller doucement, ne PAS faire de bruit. (Un craquement de branche s'entend à au moins 200m... pour un humain...)
Les jumelles sont utilisées tous les 10 ou 20m
La progression EST LENTE.

J'arrive au coin du bois - rien..
J'attends 5 minutes et je scrute tous les alentours et les lisières en particulier.

Le chemin avance tout doucement sous mes bonnes godasses.
J'évite de marcher dans la boue qui fait plus de bruit et qui "pomperait" mes odeurs qu'un animal sauvage n'aurait aucune difficulté à relever même 1 jour plus tard.
C'est pour dire comme il faut se fondre, ce n'est donc pas facile et les animaux sauvages FONT partie de la nature - à nous de les imiter au mieux pour pouvoir les surprendre comme on le souhaite.
Je m'assieds dans le fond du chemin au milieu des herbes folles sur une petite canne-chaise très basse. Ma tête dépasse à peine des herbe - c'est bon - "y a plus qu'à venir!"
Après +/-15min, la nature m'accepte car des petites Bergeronnettes batifolent devant moi à 15-20m. Les jeunes se font nourrir et le spectacle est amusant et rassurant - je ne suis pas vu!

Les jumelles sont utilisées continuellement et l'ouïe s'affine, les sens s'éveillent terriblement.
L'adrédaline monte et le rythme cardiaque s'accélère mais il faut se concentrer..
Rien on rentre bredouille mais c'était beau. Mon ami m'annonce qu'il a failli écraser un chevreuil en venant me chercher! (Le chevreuil n'est pas ouvert)

Lundi matin..
On se lève à 3h30, on part à 3h45, le feu est vert, c'est un bon présge me dit Charles, tout sourire! Mon "vieil" ami est atteint de sclérose et fait vraiment un effort encore et encore pour un de ses très proches amis.
Vous savez les amis à qui on n'a pas besoin de dire les choses car ils les sentent, les comprennent et les voient.
On arrive là où il m'avait droppé - 2 sangliers tirables (+/-40-50kg) sont là occupés à piller le champ.
On dit que "tout est bon dans le cochon" mai il n'est pas con!
Pas possible de descendre le chemin face à eux, ils rentreraient illico dans le bois et tout serait perdu.
On décide d'aller beaucoup plus loin pour les approcher par l'autre côté du bois.
La voiture s'arrête au coin d'un autre bois situé sur la crête d'un autre champ et là, surprise!!
15 sangliers, gros, petits, moyens font ripaille en ombre chinoise sur le paysage - magnifique mais consternant pour mon ami qui me dit : aille, ils sont là et j'ai bien peur de pouvoir y aller encore de ma poche avec ce fermier...
La bande rentre au bois. Les bandits courent, s'arrêtent, se font dépasser par leurs petits.

Charles me propose d'aller par le haut du bois.
Non lui dis-je, il faut attaquer le bois par le bas et on pourra peut-être les surprendre en aval.
On marche entre une jachère et un champ de froment léché par la rosée pendant 500m à pas de loup. Le jour se fait tout doucement sentir. Nous sommes trempés mais on s'en fiche, on vit.

Une clairière s'annonce à 50m, 40m, 30m..
Là! Une grosse masse noire fait voler des mottes d'herbes grosses comme la surface d'une pelle sans aucune difficulté. Alors imaginez "ça" dans un champ, une prairie ou..une pelouse!
Po pom, po pom, on entend nos coeurs dans nos cous et on se regarde.
Le gros blindé ne bouge et continue son travail d'excavation pas mais il pressent qu'il n'est plus seul..
Sa vue est mauvaise, heureusement par contre son ouïe et son nez sont excellents.

Mais est-il seul? N'est-ce pas une laie suitée?
Les herbes ne permettent pas de voir s'il n'y a pas de marcassins à proximitié.
On attend et puis on s'abstient de tirer (il serait mort à coup sur) et on repart.
On en voit un deuxième qui copie son copain 30m plus loin. Grrr.

L'autre bois est maintenant à 600m et on s'approche pour constater que le place est vide!
Les deux truands sont partis sans doute dans le bois voisin pour déranger un brocard qui aboie.

Allez, c'était beau et les deux sangliers approchés jusqu'à 20m et c'est pas tous les jours que ça arrive ni de sentir les parfums du matin au milieu des champs et des bois, non?

La population moderne ne connait plus ce genre de sensation et c'est bien dommage car c'est ça la chasse, la vraie, l'unique qui doit absolument persister et la vie aussi.
Le vrai chasseur ne tue donc pas sadiquement, comme certains êtres aux sensibilités déplacées voudraitent le croire ou le faire croire par nécessité politique, mais par une bien réelle nécessité et encore quand c'est possible.
Il y a donc beaucoup plus de vrais chasseurs que de mauvais chasseurs.

Et là où il y a des chasseurs, il y a toujours du gibier.

Pour mémoire, en Afrique et dans le monde on préserve des espèces sauvage grâce à la chasse, grâce à l'apport et aux efforts qu'apportent les chasseurs.

Alors ne disons pas que les chasseurs sont d'ignobles sadiques.
Appenons à les connaître, réaprenons à nos enfants, écoliers à apprécier la nature et ce qu'elle fait pour nous... TOUS!