jeudi 18 novembre 2010

Une belle bête


LE 24 octobre dernier par un beau dimanche ensoleillé d'automne, j'avais tiré un gros numéro de poste.
Le système est un peu spécial car il renvoyait automatiquement à un autre numéro sur le carton qu'on recevait ce jour-là.
Du poste 2 je me retrouvais donc au poste 19.
Et.. pour la première de la journée, je me retrouvais presque en bas de pente.
(Voir la photo ci-dessus)

O oooh me dit-on, c'est un robinet à gibier ce poste mais le suivant est encore meilleur.
D'habitude? quand on me dit ça je sais quoi en penser.
Parce que dans certaines chasses on engolive beaucoup..
Et comme disait le "Tigre", on ne ment jamais autant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse.

Mes voisins étaient charmants et je les connais depuis longtemps.

Dès arrivé, je charge et je me tiens prêt au cas où un sanglier serait assez imprudent pour passer la ligne.
Il y a beaucoup de dégâts dans la propriété.
C'est un véritable carnage d'allées retournées, de prairies saccagées et d'arbres grattés. On devait agir.. et malheureusement les dégâts sont de plus en plus importants d'années en années.

Tuut, ça commence!
Après 5 minutes, mon voisin s'agite.
Pan Pan! et un chevreuil s'en va gaiement.

Un chien arrive, je vois mon même voisin se planquer derrière un petit arbre et puis épauler. Une grosse masse noire se faufile dans les taillis. Pan, pan il continue.
Il me reste une fenêtre de 60cm à 30 mètres pour lacher ma balle - une seule, pas deux, car ça court trop vite et après je ne vois plus rien à cause des fougères qui suivent.
Bien mis dans ma lunette, pan, il roule sur place mais après il disparait derrière cet épais paillasson végétal.

Après quelques minutes, mon voisin de gauche se recache - Il a du bol!!!
Pan, pan mais le petit sanglier passe sur sa gauche.
Pour moi, c'est trop loin et il a vite disparu mais la scène est belle de voir cette silouhette se découper parmi les troncs du taillis et l'herbe du fond.

Fin de battue,
Les traqueurs ne sont plus loins de la ligne et un petit garçon crie : "Papa le chien, il est revenu avec du sang dans la gueule!"
Le toux est hurlé avec un délicieux accent wallon comme on l'aime bien.
Ils sont maintenant à la ligne et ils voient ce que je ne vois pas encore.
Il a roulé sur place, je me rappelle encore ses pattes faire un looping puis plus rien. (Le sanglier est ramené au pied de l'arbre de gauche mais j'ai juste eu le temps de tirer après le dernier arbre de droite sur la photo)


La balle est parfaite, juste au-dessus de l'épaule et sortie derrière l'oreille.
Séché sur place, il n'a même pas pu comprendre ce qui lui arrivait.


Après la pesée, il marque 61kg vidé ce qui est déjà bien.

Mais en fin d'après-midi, caché derrière ma paillasse, j'ai eu une chevrette qui s'est arrêtée à 50cm de moi sur ma droite et qui regardait mon voisin de droite. Celui-ci était écroulé de rire car il se rendait compte que la chevrette ne voyait pas le danger qui se trouvait sur sa gauche!
J'aurais pu lui sauter dessus mais j'ai préféré faire BOUH! :-)

10 minutes après un petit chevreuil est arrivé comme une balle sur ma gauche que j'ai raté car je me repassais cette scène avec la chevrette.
(Faut bien trouver une excuse ;-)

C'est aussi et surtout ceci la chasse : Savoir se fondre dans la nature, ne plus respirer, ne plus bouger, agir comme un loup pour l'apprécier au maximum.
On y décrouvre alors toute sa beauté, ses couleurs et ses odeurs.

J'adore!

1 commentaire:

Célestine ☆ a dit…

La scène avec la chevrette m'a rappelé une scène de Sissi où elle va à la chasse avec son père mais n'aime pas voir tuer les animaux. Aussi fait-elle de grands gestes avec son chapeau pour les effrayer...